Chemsex : « On est au debut d’un fleau qui rappelle l’epidemie du VIH »

Chemsex : « On est au debut d’un fleau qui rappelle l’epidemie du VIH »

Dans « Chems », le nouveau roman de Johann Zarca, le personnage principal tombe dans la spirale infernale des soirees ou se melangent sexe et drogues de synthese.

Un phenomene beaucoup connu des associations LGBTQ+ qui tirent la sonnette d’alarme depuis quelques annees.

Johann Zarca est un habitue des sujets a contre-courant. Roi de « l’underground » – votre qu’il appelle lui-meme nos « endroits planques » -, il s’attaque a une tendance bien connu des milieux gay : le chemsex. Contradiction de « chemical sex » (en francais « sexe chimique ») votre nouveau terme definit des relations sexuelles sous emprise de drogues de synthese, censees decupler le joie. Une commode dangereuse qu’il raconte dans son soir livre, sobrement intitule « Chems » (ed. Grasset).

ELLE. Votre roman decrit votre univers du chemsex ancre dans le libertinage et la communaute gay. Qu’en est-il dans la realite ?

Johann Zarca. Notre chemsex reste Indeniablement souvent utilise pour pimenter des partouzes, qui peuvent durer diverses heures, mais jamais que. Il touche particulierement la communaute gay : c’est une contre-culture, votre microcosme. Meme si c’est votre phenomene qui tend a se generaliser, ceux ayant tires la sonnette d’alarme en premier sont les associations LGBTQI+.

ELLE. Pourquoi vouloir amener votre sujet ?

J. Z. J’ai surpris le chemsex prendre une ampleur considerable entre l’instant ou j’en ai entendu parler Afin de la premiere fois, ils font six ou sept ans, ainsi, maintenant. La commode s’est propagee a une vitesse exponentielle. J’avais donc l’envie d’ecrire concernant ce sujet d’actualite, De surcroit en plus present dans la societe. Et d’un angle d’approche litteraire, le sexe et la drogue sont des themes assez recurrents chez moi. Ca fera un tantinet cliche de dire ca, mais ca me touche directement. Je traite bon nombre nos addictions, avec des personnages victimes de leurs obsessions, de leurs pulsions et qui ont de la peine a affronter un corps.

ELLE. Comment avez-vous mene l’enquete ?

J. Z. Je n’ai nullement mene d’enquete, je ne suis nullement journaliste. Je prefere aller vers des themes en que je connais de l’interieur et que je developpe par la suite dans mes romans. Pour ecrire votre livre, je me suis uniquement appuye sur les gens que je connaissais deja et qui gravitent autour de cet univers. J’ai d’ailleurs decouvert le chemsex grace a un ami travailleur du sexe. Cela se drogue pendant le activite puis en dehors : autant vous dire qu’il est bien le temps sous substance.

« J’ai surpris le chemsex prendre une ampleur considerable entre le moment ou j’en ai entendu parler Afin de la premiere fois, ils font six ou sept ans, ainsi, maintenant. Notre commode s’est propagee a une vitesse exponentielle »

ELLE. Mes descriptions paraissent si precises qu’on a parfois de la peine a croire que c’est votre roman. Ou s’arrete la fiction dans « Chems » ?

J. Z. J’aime bien qu’on me pose cette question, ca souhaite dire que j’ai bien fera notre taf. L’univers que je decris est vrai : c’est vraiment celui des chemsexeurs, on peut retrouver identiques confortables, les memes produits, le aussi microcosme. Mais la trame narrative reste fictive. Le narrateur est quelque peu moi mais votre n’est nullement moi, meme si j’y ai mis du vecu. Forcement, ca cree le flou. Disons que c’est une fiction realiste.

ELLE. Au livre, le personnage principal tombe minimum a peu dans la spirale une drogue, comme au film « Requiem for a dream ». Votre roman a-t-il une vocation preventive ?

J. Z. Depuis sa parution, je comprends le aspect preventif. Mais a la base, je ne l’ai pas vraiment ecrit en pensant a ca. J’ai eu des retours d’individus, par exemple Frederic Beigbeder, qui m’a evoque que ca lui avait donne envie d’essayer. Pour plusieurs j’en fais l’apologie, Afin de d’autres c’est de la prevention. Je confie le livre au lecteur et il en fait votre qu’il veut. Je ne me pose pas le sujet d’la morale, aussi si j’ai des valeurs et des principes. Sur la drogue, je n’ai pas vraiment d’avis. J’aime beaucoup l’idee d’etre 1 passeur d’emotions, qui met dans une ambiance de degout ou d’effroi. Mon but premier, c’est de raconter 1 univers.

Johann Zarca, auteur de « Chems » (ed. Grasset) © JF PAGA

ELLE. En filigrane, on comprend quand meme que votre n’est gui?re une pratique sans danger. Quels paraissent les risques ?

J. Z. Notre premier danger, c’est l’overdose, tel le mari du politique Jean-Luc Romero, decede en 2018. Ensuite, Il existe le risque d’attraper des maladies : nos mecs couchent avec des dizaines de partenaires en meme temps libre et oublient parfois de se proteger, ils ne font pas attention. Il y aussi l’absence de consentement. Pendant le #MeTooGay, sur Twitter, beaucoup evoquaient des abus pendant des soirees chemsex : decouvert qu’ils n’etaient moyennement conscients, nombreux ont fera des trucs qu’ils ne voulaient pas Realiser. Dernier danger : ca plombe totalement la sexualite. Quand les mecs arretent le chems, le sexe sans drogue un parait fade. Comment retrouver une sexualite apres des annees d’utilisation de bijoux qui trafiquent le ravissement ?

ELLE. Vous evoquez a de multiples reprises le slam, composante intrinseque du chems. En quoi consiste une telle fonctionnel ?

J. Z. Le slam, c’est la prise de drogue en intraveineuse. Autrefois relaye a l’impasse, le chems marque le grand retour de cette pratique. Il existe des gens totalement inseres dans la societe, ayant un travail, ainsi, qui le week-end font des party chems et vont se slammer. C’est reellement frequent. Et c’est la derniere etape, parce que c’est un potentiel addictif beaucoup plus puissant que le est.

« Pendant le #MeTooGay, sur Twitter, bon nombre evoquaient des abus pendant des soirees chemsex »

ELLE. Dans le livre, un des personnages explique que le chems, c’est le « sida numero 2 ». D’ou tirez-vous votre analyse ?

J. Z. Nous sommes plusieurs a penser qu’on est au debut d’une pi?te. Le chemsex s’apparente, par rapport aux associations, a un deuxieme sida en termes de fleau dans la communaute gay. Cela rappelle l’epidemie du VIH. I  mon sens, ca evoque surtout deux choses d’une agence : le culte en performance et du ravissement perpetuel. Je pense que Notre pornographie a eu un impact sur cette recherche de la jouissance performative.

ELLE. Selon vous, quand reste ce que les pouvoirs publics s’occuperont de ce theme ?

J. Z. Tant que le chems etait cantonne a la communaute gay, la question n’interessait pas. Mais tel je l’ai devoile, ca se generalise. Avec ce roman, j’ai rendu accessible cet univers, ca sort du cadre militant. Notre livre marche pas mal, je vois bien que les consciences commencent a s’eveiller.

« Chems », editions Grasset, 18€50

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